Tuto bien choisir ses équipements moto : expliquez-nous les normes !

Cela a beau être une composante du permis moto depuis plusieurs années, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi les normes présentes sur nos équipements moto. Et toutes ne se valent pas ! Pour vous éclairer dans vos prochains achats, tour d’horizon des différents sigles présents sur nos étiquettes.

Tout d’abord, pourquoi mettre en place des normes ?

Afin de vous garantir que vous avez le bon niveau de protection sur vos équipements tout simplement. Les produits commercialisés comme étant protecteurs à moto doivent ainsi comporter l’homologation CE, la fameuse dont on nous parle au permis, à savoir une homologation qui les catégorise comme EPI : « Équipement de protection individuelle ». Seuls des laboratoires indépendants et agrées sont habilités à délivrer cette homologation. Mais dans les faits, ce fameux CE n’apparait pas toujours partout, notamment sur les casques, ou peut se perdre parmi plein d’autres lettres. De plus, les normes sont évolutives dans le temps, donc susceptibles de changer d’une année à une autre.

Alors comment décoder nos étiquettes ?

Une fois l’homologation reçue, vos produits comportent ainsi une étiquette avec un ensemble de sigles et de codes. Une norme se reconnaît dans ces différents codes grâce à la présence de deux lettres « EN » suivies de chiffres, et parfois une année. Cette dernière indique l’année de révision de la norme. Ces étiquettes ne seront pas les mêmes d’un produit à un autre, car chaque catégorie de produit – casque, gants, blouson – possède ses propres subtilités. Si les équipements textiles ont des étiquettes relativement similaires d’une catégorie de produit à un autre, celles des casques diffèrent grandement.   Pour les textiles, dont les gants et les chaussures, vous rencontrerez bien souvent une étiquette dans ce format :  

  Pour les casques, l’étiquette ressemblera plutôt à ceci :

 Pour vous aider à y voir plus clair, rentrons dans le détail des différentes caractéristiques selon les types d’équipement.

Les Gants – EN 13594

Équipement obligatoire à moto avec le casque, les gants pour être homologués doivent répondre à la norme EN 13594:2015. En plus de cette norme, votre étiquette vous donne des indications supplémentaires sur le niveau de protection apporté par vos gants. La présence de la mention KP indique ainsi l’existence d’une coque de protection pour les articulations. Les chiffres 1 ou 2 quant à eux donnent le niveau de protection à l’abrasion des gants, 2 étant le niveau le plus élevé.

Les blousons, pantalons et combinaisons – EN 17092

J’ai longtemps été hésitante sur ce point, car j’avais des incohérences entre plusieurs sources. En effet, le site de la sécurité routière mentionne par exemple la norme EN 13595 pour les blousons et pantalons. Or sur certains de mes textiles, j’avais bien ce fameux code, mais sur beaucoup d’autres j’avais une certaine norme EN 17092:2020 et pléthore de lettres « A ». Et puis j’ai fini par obtenir l’explication. Depuis 2022, la EN 17092 remplace la EN 13595 pour les pantalons, les blousons et les combinaisons. Eureka !

Concernant les « A », n’y voyez pas une référence au permis, mais plutôt au fait qu’avec la norme EN 17092, viennent aussi les classes AAA, AA, A, et les plus rares B et C. Comme pour les gants, ces lettres viennent donner des indications sur le niveau de protection, AAA étant le niveau de protection le plus élevé, mais pas forcément le plus confortable. Il est ainsi plutôt réservé pour les combinaisons de piste par exemple. À l’inverse, dans le bas de cette échelle, les textiles des classes B et C ne sont parfois pas distribués par certains distributeurs, car considérés comme peu protecteurs.

Les protections – EN 1621

Les protections, qu’elles soient dorsales, pectorales, des épaules, des hanches ou encore des genoux ou des coudes, contiendront la mention : EN 1621. À la lecture de cette phrase, vous vous dites que pour une fois, nous serons peut-être exemptés d’autres compléments derrière ce code. Eh bien non ! Bien souvent, vous trouverez un 1 ou 2, comme pour les gants. Ce chiffre indiquera le niveau de protection de l’objet en question, 2 étant le niveau le plus élevé en termes d’absorption des chocs. Mais ce n’est pas tout, selon le type de protection, vous allez potentiellement retrouver d’autres éléments comme :

• Des lettres, telles que FB pour indiquer l’élément protège le dos dans son intégralité ou encore un H pour indiquer qu’il s’agit d’une protection de hanche.
• Un tableau récapitulatif est disponible à la fin de cet article.·      
• Un T+ et/ou un T- pour indiquer si des tests d’impacts ont également été réalisés, respectivement à 40 et  -10°C.·      
• Un A ou un B pour indiquer si le type de protection est A : grand ou B : petit  ·      
• La taille du buste prévu pour le port de certains équipements en cm

NB : Les airbags n’ont pas encore de norme validée, en raison de la complexité technologique de cet équipement. Ils sont actuellement certifiés par le dire d’experts. La norme EN 1621 peut parfois être trouvée sur les étiquettes.

Les bottes – norme EN 13634 

Surement un des équipements dont l’étiquette est la plus simple à déchiffrer, enfin à moins d’avoir une bonne mémoire. En plus de la norme EN 13634 : 2017, les bottes contiennent elles aussi des indications chiffrées sur le niveau de protection, de 1 à 2. Jusqu’ici rien de bien compliqué.

La nuance vient du fait que 4 critères y sont ainsi notés sur l’étiquette, dans l’ordre suivant : la hauteur de tige, la résistance à l’abrasion par impact, la coupure par impact, la rigidité transversale. Ce qui vous donnera donc une série de 1 et de 2. Ça couplé aux différents critères de protections supplémentaires mentionnés sur l’étiquette tel que WAD ou IPA, on est à deux doigts de se croire sur un programme informatique.

 Enfin, qu’en est-il des casques ? ECE 22 05 ou 06 selon la date à laquelle vous lirez cet article

Le meilleur pour la fin ! En effet, si jamais vous n’avez pas encore assez de nœud au cerveau, leur étiquette diffère tout simplement du reste. Mais ça vous le savez si vous avez passé votre permis récemment, car on vous a demandé de chercher l’étiquette d’homologation de votre casque au niveau de la jugulaire.

Un casque, pour être homologué, doit comporter la mention ECE 22 05 ou ECE 22 06, la petite dernière de la famille dont Julien vous détaillait d’ailleurs les principes dans cet article. Depuis le mois de Juillet, plus aucun casque ne peut être produit par un fabricant avec la norme 22.05. Par contre vous pouvez toujours acheter des casques produits sous cette norme. La subtilité vient du fait qu’ils pourront être commercialisés jusqu’en 2027 tant qu’ils ont été produits avant juillet 2023. Pas besoin non plus de courir acheter un nouveau casque, vous pouvez toujours continuer de rouler avec.Mais alors comment décrypter une étiquette de casque, bien différente de celles des autres équipements du motard ? Tout d’abord, vous y verrez une lettre suivie d’un chiffre, le tout dans un rond. Il s’agit du pays dans lequel les tests d’homologations du casque ont été faits. Le code E2 fait ainsi référence à la France. Ensuite, vous devrez trouver un code commençant par 05 – ou 06 – il s’agit ici du numéro d’homologation du casque sous la norme ECE 22.05 ou ECE 22.06.

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