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Stage débutant trail enduropark BMW GS - © A2 Riders
Aventure
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J’ai débuté en off-road par un stage maxi-trail !

Quand on passe son permis moto, on rêve d’aventure et de grands voyages. La moto, c’est l’instrument idéal pour renouer avec la liberté et la nature. Sauf qu’on n’a pas forcément les compétences pour rouler en tout-terrain sans se mettre en danger. Pour vous, Elodie est partie suivre l’un des stages maxi-trail les plus exigeants, l’Enduropark. Une bonne idée pour débuter ?

Ce qu’il faut retenir :

  • Box Experience Enduro park
  • Organisé par Enduro Park au Château Lastours (Près de Narbonne)
  • Avec instructeurs certifiés par l’exigeante IIA (International Instructeur Academy)
  • Accessible à tous les niveaux, y compris débutants
  • Tarif pour 2 jours : 550€ TTC (hors logement, mais avec repas)
  • Possibilité location moto et équipement sur place
  • BMW F 850 GS disponible pour les A2
  • Plus d’info sur le site BMW Motorrad

Équipements du pilote (1m65 / – kg) :

C’est un agréable samedi d’avril dans le massif des Corbières, près de Narbonne. Il y a quelques semaines, me sentant pousser des ailes, j’ai eu la lumineuse idée d’accepter d’aller percher mes 165 centimètres sur un maxi-trail pour un stage off-road avec BMW. Et clairement, maintenant que j’y suis, je n’en mène pas large. Concentrée sur une descente digne d’un manège à sensations dont je ne vois même pas l’arrivée, j’en ai des nœuds à l’estomac. Mon cerveau crie au secours, mes avant-bras se crispent et pourtant je ne peux m’empêcher d’afficher un grand sourire sous mon casque.

Bienvenue à l’Enduro Park de Lastours, un terrain de jeu pour les amateurs d’off-road mais aussi pour les novices comme moi, en quête de nouveaux horizons rocailleux et instables. Mais alors qu’est-ce qui peut bien pousser une motarde biberonnée au bitume de participer à un stage Maxi trail ? Et surtout, pourquoi est-ce que j’y ai pris autant de plaisir ?

Un stage trail pour découvrir l’inconnu

Je suis le genre de personne qui appréhende la sensation de glisse sur route, car je ne la maitrise pas. Les graviers sur le bitume me crispent. Je cherche férocement l’adhérence dans mes choix de pneumatiques. Et par-dessus tout, je pars de zéro en off-road. Les sentiers, je les affectionne en course à pied, mais je ne m’y risque pas vraiment en deux-roues motorisés. Pourtant, cela m’a toujours attirée et je savais que j’allais m’y aventurer un jour. Je n’avais juste pas trouvé la bonne opportunité. C’est donc avec un mélange d’excitation et de stress que j’arrive au point de rendez-vous le premier jour.

Bruno nous accueille avec son équipe. Il nous sonde pour connaître nos niveaux. Je réponds timidement que je suis novice en la matière. Il me répond tout sourire : « Ça j’avais deviné, il te reste encore une étiquette sur ta veste ».  Bon, ça annonce la couleur, la bleue de service, ce sera donc définitivement moi pendant ce stage. Un café, le briefing de bienvenue et nous voilà vite sur nos motos, en train de nous diriger vers le premier atelier. L’entrée sur la piste est un grand moment. Je me sens comme une enfant à qui on a retiré les petites roues. La moto roule, mais j’ai l’impression de tanguer de tous les côtés et qu’elle est incapable de tourner. Résultat : je fais un premier tout droit en entrant sur le terrain d’entraînement. Ça commence bien.

Les premières heures de stage, étalé sur deux jours, sont consacrées à la prise en main des motos via des ateliers thématiques. Slalom entre des plots, freinage d’urgence, demi-tour, maniabilité, me voilà revenue au permis. Je sue abondamment, je chute plusieurs fois, je peste beaucoup contre moi-même, mais petit à petit, je progresse sans m’en rendre compte. J’ai même envie de dire que je commence à m’habituer aux sensations que me renvoie ce nouveau terrain de jeu. 

La première balade me fait comprendre pourquoi cette discipline fait de plus en plus d’adeptes. Moi qui aime les sports de nature, je suis séduite. Le domaine de Lastours, où se déroule ce stage, est majoritairement escarpé et rocailleux avec de superbes panoramas sur les vignes du domaine, les Corbières, ou encore la Méditerranée. En même temps, c’est certain qu’avec 900 hectares et 100 kilomètres de pistes, il y a de quoi faire ! Pas étonnant que ce domaine soit un lieu de préparation et de tests pour des équipes de rallye-raid ou de WRC. À mon niveau, le moindre petit pierrier me ramène vite à l’ordre et je ne profite du paysage que par intermittence. Mais qu’est-ce que c’est grisant de rouler en pleine nature !

Apprendre de nouvelles compétences, qui me serviront aussi sur route

Me voilà donc de retour dans le costume de l’apprenant. « Je ne vais pas vous demander d’oublier tout ce que vous connaissez » nous précise Bruno. C’est déjà ça de pris, mais quand il s’agit de passer une vitesse ou de freiner avec ce qui s’apparente à une botte de ski, debout, sur un trail de la taille d’un double poney j’ai quand même quelques doutes. Apprendre à gérer son corps et son équilibre sur une moto, ce sont les premières leçons que l’on intègre sur route. Ici le principe est le même, pour débuter correctement, il faut apprendre à s’adapter, selon l’allure, le terrain, la manœuvre que l’on est en train de faire, mais le tout debout. J’apprends ainsi à déverrouiller mon bassin et à m’en servir de contrepoids à base vitesse. Et puis je comprends vite, mais surtout à mes dépens, que si je ne le fais pas, ce dernier va finir au sol de toute manière.

Ces éléments restent finalement de l’ordre du bon sens une fois intégrés. Mais ce n’était pas aussi évident quand Bruno m’a demandé de freiner debout en position du « tigre qui attaque ». Vous voyez la position des pistards en ligne droite ? C’est sensiblement pareil, mais en flexion sur les genoux, pas question de poser son postérieur sur la selle. Et le pire dans tout ça ? Cette position est utilisée pour un gros freinage ou pour descendre une pente. Alors oui, c’est bizarre, mais surtout c’est diablement efficace.

Une fois les bases posées, place à la mise en pratique. La pédagogie est simple, mais a fait ses preuves : un exercice mène systématiquement à une mise en application ludique derrière. En balade, vous prenez du plaisir parce que vous vous êtes déjà confrontés avant à la difficulté, vous la connaissez et vous savez comment l’appréhender. Passage dans des ornières, arrêt brutal en montée, gestion de la déclivité, pierriers : il y a des exercices pour simuler toutes les situations que vous allez pouvoir rencontrer sur le domaine.

Même si le tout-terrain, qui plus est en maxi-trail, demande une technique et un positionnement sur la moto différents de ce qui s’applique sur route, j’ai vite compris qu’il pouvait exister une complémentarité entre les deux. Car ce stage est aussi l’occasion d’expérimenter des techniques applicables partout, comme un freinage d’urgence avec le coupe-circuit. Ou encore de reprendre de bons automatismes que l’on peut vite oublier sur route. D’ailleurs, Bruno me l’a répété inlassablement : il faut te « libérer du regard de ta moto ». Et c’est cette erreur qui a causé ma première chute. Obnubilée par la réussite de mon slalom, je regardais juste devant le nez de ma GS et je n’avais pas anticipé le plot suivant. Or, sur route, sur circuit, en off-road, une moto reste une moto, elle s’emmène avec le regard. Donc loucher sur son réservoir ou son compteur complique nettement l’exercice.

Chuter pour mieux se relever

Mais cette chute justement, parlons-en ! Première d’une longue série, même si apparemment ça ne compte pas en tout terrain, elle m’a permis de mettre le doigt sur un aspect clé de la discipline. Car oui, chuter ça s’apprend. Pour Bruno, on appelle ça un accompagnement au sol, de mon côté, je qualifierai plutôt l’exercice de saute-mouton de GS. Mais l’important, au-delà de la sémantique, c’est surtout de ne pas se retrouver coincé(e) sous la moto. On apprend donc à faire un pas de côté pour ne pas subir, nous aussi, la dure loi de l’attraction terrestre.

Une fois la moto de Bruno mise au sol -autant avoir le panache de tomber avec la moto de l’instructeur – ce dernier, pas rancunier, nous a montré les différentes techniques pour la relever. À commencer par ne pas se précipiter dessus et vouloir la relever en vitesse. On analyse le terrain, la position de la moto et on avise en fonction pour utiliser son ergonomie à notre avantage. Ça nous évitera de la voir dégringoler en petits morceaux en bas d’une pente ou de se faire un lumbago.

Chaque chute m’a permis de modifier un paramètre. C’est ce que j’aime appeler des chutes utiles. J’ai commis des erreurs à chaque fois : regard, position sur la moto, manque de vitesse, précipitation. Autant d’occasions de rectifier le tir. En stage, on ne peut pas tricher, mais par contre, on peut tester, expérimenter sans laisser la peur d’abîmer la moto prendre le dessus. Et c’est libérateur !

Rouler sur mes barrières mentales

Un stage, de moto ou même dans n’importe quelle discipline, c’est l’occasion d’acquérir de nouvelles techniques, de se perfectionner, mais aussi parfois de faire un vrai travail sur soi-même. Lorsque je me suis élancée dans mes premières descentes, je ne me sentais pas capable de réussir. L’idée même de devoir monter et descendre des côtes dignes d’un ultra-trail de haute montagne sur une machine 5 fois plus lourde que moi m’a fait quelque peu remettre en question les bonnes intentions de Julien en m’envoyant ici.  Mais je n’ai pas eu le temps de tergiverser bien longtemps, car Bruno savait ce qui était en train de se passer dans ma tête. Il n’a pas laissé le doute s’installer. « Tu ne t’arrêtes pas ». « Regarde loin ». « Position du tigre qui attaque » J’écoutais sa voix, je le voyais du coin de l’œil mimer le tigre et le reste suivait sans réfléchir.  En quelques secondes, j’étais déjà en bas, prête à repartir. Bon, j’ai quand même chuté dans une ornière afin de conserver mon statut de bleue.

Repartir de zéro n’est jamais simple. À un moment ou à un autre, nous allons tous rencontrer une forme de résistance de notre mental et donc vouloir se raccrocher à ce que l’on connaît. L’objectif affiché lorsque l’on est dans le groupe débutant, c’est de nous donner des clés pour pouvoir rouler en autonomie par la suite. Les difficultés rencontrées sont étudiées pour être un cran au-dessus, de manière à nous sortir de notre zone de confort, sans pour autant nous mettre en échec. Et ici, cela porte un nom : la culture de la réussite. Il s’agit tout simplement d’un coaching sur mesure pour les différents participants. Pas seulement par rapport au niveau de pilotage, mais aussi par rapport à la personnalité de chacun. Bruno a su trouver les mots justes et le tact nécessaire pour me faire prendre les bons automatismes, le tout avec le sourire.

J’ai donc pris confiance en moi, confiance en ma moto, mais aussi en Bruno. Et c’est cette confiance qui m’a permis de réaliser des choses dont je ne me pensais pas capable. Que je n’aurais pas forcément eu le courage de tenter seule. Comme dévaler cette fameuse cote digne d’une montagne russe. Ou encore descendre de ma moto en roulant et de marcher à côté sans lâcher le guidon. Puis remonter dessus, toujours en roulant. Bluffant !

Ce n’est pas la moto qui m’impressionnait le plus…

Mais les motos dans tout ça me direz-vous ? Parce qu’en effet, elles ont joué un rôle majeur dans mon expérience. Avant toute chose, et pour remettre les choses dans leur contexte, on parle d’un stage maxi-trail. Pas question donc de sortir la jambe dans les virages comme en enduro. Ici, on conduit debout, debout et encore debout. Si la moto tombe, n’espérez pas la rattraper. Donc oui, les maxi-trails sont lourds, massif. J’avais des préjugés aussi gros qu’eux sur leurs capacités, mais force est de constater qu’ils savent aussi être efficaces et performants sur ce type de terrain.Lors de ce stage, j’ai pu en essayer deux : la F 850 GS, une moto qui peut se destiner aux A2 et la R 1250 GS.

J’ai alterné sur les deux motos pendant les deux jours, de manière à pouvoir aussi identifier les différences entre elles. Elles ont beau être toutes les deux estampillées GS, elles semblent avoir plus de différences que de similitudes. J’évoquais d’ailleurs précédemment le fait que l’on peut trouver des points communs entre la route et l’off-road. Ceci est d’autant plus vrai en étant perchée sur une 1250 GS bourrée d’électronique et en capacité de rattraper nombre de mes erreurs de débutante . Et ce n’est pas rien de le dire, surtout lorsque vous passez de l’une à l’autre et essayez de conduire la 850 comme la 1250.

La 850 par exemple, n’a pas de freinage couplé et ne vous pardonnera pas de ne pas utiliser votre frein arrière lorsque cela est normalement nécessaire. Elle vous rappellera également à l’ordre si vous vous positionnez mal en montée. A contrario, sur la 1250, son moteur vous permettra d’évoluer plus aisément à basse vitesse, même avec un positionnement hasardeux. Et d’une manière générale, vous allez sûrement plus oser à son guido,n car ses assistances et son télélever vous simplifieront grandement la vie. La 850, malgré sa disponibilité en A2 et son poids plus réduit, sera donc plus facile à prendre en main pour un confirmé qu’un débutant. Cela peut sembler paradoxal, mais ce n’est finalement pas si sorcier lorsque l’on fait la liste des caractéristiques techniques de ces deux motos.

Ce que je retiens

Participer à un stage d’off-road en maxi-trail a été une occasion idéale de découvrir un univers et d’en apprendre les bases dans de bonnes conditions. C’est avec un sentiment de fierté que j’ai posé les roues de ma moto dans le sable à la fin de l’ultime balade. J’étais arrivée au bout du stage, entière et surtout en ayant coché la case tout en haut de la liste : réussir à prendre du plaisir.  

Et contre toute attente, j’ai réalisé que j’avais vraiment passé un cap quand l’élément qui m’a le plus perturbée du weekend a été le fait de rouler sur une portion de bitume. Ma moto en est devenue tout d’un coup étrangement fade. Je n’avais qu’une envie, retourner mettre ses roues dans le gravier. Est-ce que c’est grave docteur ?

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Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Box BMW Enduropark et vivre la même aventure, il n’y a qu’à suivre le lien !

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