Oui, ce titre n’a aucun sens. Mais le nouveau Scrambler de Ducati est aussi fun et coloré qu’une partie endiablée de Mario Kart sur Nintendo 64. Réf de vieux pour moto de jeune ?
Ce qu’il faut retenir :
- Première évolution du Scrambler depuis 2016
- Moteur : Bicylindre en L de 803 cm³ à l’ancienne avec distribution desmodromique et refroidissement air/huile
- 73 ch à 8 250 tr/min et 65 Nm de couple à 7 000 tr/min
- Fourche inversée 43 mm Kayaba 150 mm de débattement
- Poids : 185 kg (en ordre de marche)
- 2 modes de conduite, traction control réglable et déconnectable, ABS sur l’angle, écran TFT connecté
- Tarif : à partir de 10 990 €
- Pour qui ? Les gens cools, Mario et Luigi, les gros budgets
Équipements du pilote (1m82 / 80 kg) :
- Casque : Davida Speedster
- Blouson : Cuir de BG
- Jean : Furygan K11 X Kevlar® Stretch Ghost
- Chaussures : Vanucci VTS-1
Retrouvez la fiche technique complète de la Ducati Scrambler 800 2023 sur A2Riders.com
Super Nintendo x Nintendo Switch

« Julien, tu veux quelle couleur ? », c’est la première fois qu’un essai officiel commence ainsi. Comme un samedi après-midi avec les potes pour une partie de Mario kart, je me retrouve à devoir choisir entre 9 couleurs différentes. Et comme à l’époque, j’ai mis des plombes à me décider et je me retrouve avec la mauvaise couleur. « Tu veux pas échanger ta manette ? J’ai un casque rouge et ma moto est jaune ! » – « On va t’appeler Toad ! », me balance Mika de Moto Journal. Le mal est fait.
Si j’insiste sur cette histoire de couleur, c’est parce que Ducati a introduit une nouveauté étonnante : des carénages interchangeables. Vous avez acheté votre Scrambler en rouge ? Mais vous êtes d’humeur Blue Da ba dee ? No problem ! L’habillage du phare, du réservoir, des garde-boues ou encore la boucle arrière, vous pouvez les changer selon votre envie. Il faudra compter 288 € pour le kit complet et 40 minutes de manipulation, avec outils, pour devenir une vraie fashion victim !
Joueur du grenier

Chez Ducati, le Scrambler ne fait rien comme les autres. Une marque à part entière dans l’univers Rosso, et un S majuscule obligatoire. Plus qu’un scrambler, le Scrambler est devenu un concept et même une icône comme le Scrambler Icon qui rend hommage à l’icône de 1962. Il s’est vendu près de 100 000 Scrambler à travers le monde depuis sa renaissance en 2015. On n’avait pas vu ça depuis Super Mario Galaxy !
Très logiquement ou non, la conférence de presse qui présente la moto avant l’essai, ressemble à une pyjama party avec les représentants de la marque Scrambler. Des trentenaires moustachus très sympa, qui cultivent une étrange ressemblance avec Mario et qui ont invité autant de journalistes que d’influenceurs trop cool. M**de, j’ai l’air d’un vieux geek qui est descendu du grenier demander à maman de faire sa lessive. Heureusement, @elodiemrr étant présente pour l’occasion afin de sauver l’élégance française.
Au-delà des artefice et de la pose Instagram #NextGen, le Scrambler 2023 est une vraie évolution. Toujours la ligne reconnaissable, le phare rond, le réservoir goutte d’eau avec ses flancs en alu. On appréciera le sens des détails, avec le « X » dans le phare qui s’installe de façon permanente et donne l’impression que l’éclairage LED est dans un caisson étanche. Mais ma préférence va à la ligne d’échappement, qui semble se tortiller et disparaitre dans le moteur, avant de réapparaitre près de la roue, manière habile d’avoir une gamelle moche cachée, mais un échappement « haut ». Ce Scrambler est en haute définition de la finition, mieux que sur une Switch, tout est soigné, bien assemblé, plus raffiné que l’ancienne version. Fini le gros câble qui traine au-dessus du guidon, l’ado a rangé sa chambre !
Parlons de l’écran de la switch justement, une belle petite dalle TFT de 4,3 pouces qui affiche toutes les informations nécessaires. La navigation est plus facile que dans un menu de Saturn, pour gérer les modes moteur et personnaliser la cartographie, et surtout l’écran est connecté pour pouvoir l’utiliser avec l’environnement Ducati Multimédia System, c’est-à-dire l’appli Ducat’, et gérer votre smartphone via la moto. Heureux, le geek.
C’est sympa tout ça, mais les Italiens annoncent 80 % de la moto modifiée : cadre acier tubulaire allégé, bras oscillant en alu, moteur revu, etc. La moto perd 4kg dans la manœuvre, mais ça, il faut arrêter de trainer au baby, lâcher Insta et se mettre à rouler.
Game 1, ride !

Aujourd’hui, ce ne sera que de l’Icon à disposition dans un arc-en-ciel de couleurs, mais Ducati propose aussi une version Throttle avec un look plus sportswear et un pot Termignoni pour faire ch**r les voisins, ou une version Nightshift plus Café Racer, pour ceux qui veulent trainer à la terrasse des cafés pour pécho. On dit encore pécho ?
Une petite Ducati, fine et compacte, avec une selle à 795 mm de hauteur, « c’est la première fois que je vais poser les pieds complètement à plat ! », s’émerveille mini rideuse @elodiemrr, du haut de son mètre pas beaucoup. À l’inverse, moi, je n’ai pas l’air d’un crapaud dessus, « non, toi, tu ressembles au champignon dans Mario, comment il s’appelle déjà ? », recommence Mika. La journée va être longue.
La partie commence en mode facile. Une petite manche de Mario kart dans Valence pour se mettre en jambes. Grand guidon, mais position assez proche d’un roadster, le Scrambler est résolument urbain et surtout très maniable. J’aimerais vous dire que la moto est bien équilibrée, mais il faudrait ressentir le poids et ce Scrambler se fait oublier sous les fesses ! Dans le trafic, la moto se révèle douce, les commandes légères, le moteur souple qui descend à 50 km/h en sixième. Le mode road viendra ajouter de la douceur à la réponse à la poignée, le ride by wire puisque le moteur est géré électroniquement dorénavant. Ce mode va aussi contenir la distribution de la puissance en augmentant le DTC, le contrôle de traction Ducati, qui sera plus invasif. Tant mieux si on vous balance une peau de banane, moins pour les burn.
Tout se passe bien, vous dominez la partie sans forcer, juste quelques carapaces balancées au feu rouge pour faire caler les copains. « Calme-toi Toad, tu sens le brulé ! ». J’ai laissé trainer trop longtemps mon mollet collé à l’échappement. Il a du style, digne d’un Scrambler, mais tant qu’il ne passera pas sous le moteur, ce qui est moche, il y aura un risque de le toucher. Ducati me précise que sur les versions qui seront commercialisées, la protection thermique sera renforcée et mieux positionnée. Mais dans l’ensemble, le moteur produit moins de chaleur qu’avant. On a toujours chaud, mais on ne cuit plus. Après tout, cela reste un refroidissement air/huile à l’ancienne qui gardera une forte emprunte thermique.
Parlons du moteur tant qu’on est sur pause pour siroter un petit Oasis à la mangue. Toujours ce bicylindre en L de 803 cm³, hérité du Monstro des années 2000. Une belle distribution desmodromique qui ressemble à un travail d’horloger suisse. Ducati a entré un cheat code pour le faire passer à la norme Euro5 et en lui injecter de l’électronique.
Mais il a conservé sa bande son, aussi kiffant qu’une musique en 8-bit sur Game Boy. Mais en mieux. Entre les mains, on perçoit plus que des vibrations, on sent la mécanique travailler. Le moteur grogne discrètement au ralenti, élève la voix gentiment en proposant une sonorité qui rend hommage au passé. L’échappement viendra le seconder par quelques claquements à la décélération. C’est suffisant pour que le pilote en profite, mais ça donne envie d’essayer les Termignoni de la version Throttle !
Same players, play again

C’est bon les gars ? On se fait un vrai multijoueur en mode hard ? « Tu vas encore manger une carapace rouge le champignon ! », me balance l’autre Yoshi.
Le Scrambler était une moto sympathique, plutôt marrante, mais parfois limitée en dehors de la ville. Disons-le franchement, ça bougeait beaucoup. La team Scrambler de Luigi et Mario ont corrigé le tir en 2023. À l’arrière, un nouveau bras oscillant en alu et si le très stylé amortisseur arrière latéral n’a pas changé, il a basculé en position centrale. C’est moins beau, mais c’est efficace pour que la moto arrête de se dandiner des fesses. Bologne a injecté une grosse dose d’ADN Ducati dans ce Scrambler et ça se sent !
Sur les routes sinueuses de l’arrière pays Valencian, j’ai l’impression d’avoir attrapé une étoile clignotante ! D’un coup, la petite moto jaune accéléré, le mode sport y est pour quelque chose. Une réponse à la poignée beaucoup plus vive, qui met un petit coup de pied au cul à l’ancienne, et donne envie de faire des wheelings (ou pas). Le caractère joueur du bicylindre s’exprime et il faut juste penser à réduire le DTC, le traction control, au minimum, car il a tendance à servir de contrôle parental pour ado en rut qui zonerait sur internet. Il intervient un peu trop facilement en limitant la puissance distribuée malgré une poignée au taquet, et c’est énervant. Surtout, que pour faire vivre ce moteur old school, il faut lui rentrer dedans, pour passer les mi-régimes pour le réveiller en mode Bowser énervé. Il va alors grogner fort et pousser. Les vitesses se passent à la voler avec précision, même sans l’option quickshifter. C’est grisant et tellement marrant !
Le châssis n’est pas en reste, le cadre tubulaire est rigide, la moto est saine, prévisible, évidente à placer dans les virages. Sur l’angle, elle y va vite et n’en bouge pas, la fourche inversée Kayaba de 43 mm travaille avec rigueur, remonte bien les informations de la route et le train avant se montre vif. La moto est vraiment légère à piloter, avec ses 185 kg annoncés. C’est quoi déjà la petite musique qui se lance quand tu choppes l’étoile ? Tututu tutututu !
L’ADN Ducati, c’est donc cette sportivité et un gros freinage. Un simple disque, mais géant de 330mm, avec un étrier radial Brembo 4 pistons. Une attaque discrète, pour ne pas se faire surprendre en ville, puis un gros mordant quand on va plus fort sur les leviers. Ah oui, ça stop bien ! Heureusement, l’ABS sur l’angle rattrapera quelques excès de confiance.
La contrepartie de cet ADN Ducati, c’est que malgré les 150 mm de débattement, la suspension est ferme et n’appréciera que moyennement les gros trous. D’ailleurs, malgré ses pneus Pirelli MT-60 au profil mixte, qui font un bon boulot sur route, on n’ira pas trop s’aventurer loin du bitume. Sauf à vouloir descendre à la plage par un petit chemin de terre roulant. La polyvalence à ses limites (le filtre à huile qui traine au ras de la garde au sol) et Ducati préfère assurer au quotidien que faire un compromis pour une obscure envi annuelle de tout-terrain.
Game over !
Je n’ai pas fini premier. Grillé par Waluigi et Princess Peach au finish. Mais je me suis beaucoup amusé, avec une moto aussi colorée que plaisante. Bon en refait une ? Mais cette fois, je prends la rouge !
Et la concurrence ?
Il y a de quoi faire et un Top 5 à réécrire pour 2023 ! Mais on va garder trois choix pertinents, parmi les nouveautés 2023. Et puis ce Top 5 a toujours des pépites dedans
Yamaha … pardon Fantic Caballero 700

Le plus sexy des scramblers concurrents ? Certainement ! La belle Italienne est connue pour être l’une des motos les plus esthétiques. Et voilà, qu’en plus d’avoir une gueule, elle a un CP2 ! C’est c** un CP2, mais ça fait des wheelings ! Fantic et Yamaha partagent une relation technique étroite, ce qui permet aux Italiens de récupérer le moteur de la MT-07 ! Voilà, je n’ai pas besoin de vous en vendre plus. Mais il va vite falloir un article et un essai sur le site !
Honda CL 500 Scrambler

Pour faire vivre sa gamme 500, un peu éclipsé par la Hornet 750 , Honda a décidé de transformer son petit custom CMX 500 en petit scrambler. Sur le papier, rien de très alléchant, mais sur la route, c’est peut-être la CB 500 la plus fun ! Un petit coup de coeur de printemps que je vous invite à découvrir en (re)lisant l’essai.
Triumph Scrambler 900

L’héritière du scrambler original ? Le Scrambler 900 est une belle machine comme Triumph sait les faire. Un twin bourré de couple avec 80 Nm et une roue avant de 19 pouces, ça sent bon la Grande Evasion ! Oui, toi aussi deviens Steve à son guidon. Mince, encore un essai à programmer cet été !
Moto Morini Seiemezzo

En bonus, un autre scrambler italien. La Moto Morini Seiemmezzo est une moto attachante, au tarif plus accessible que la Ducati. Une moto aux origines chinoises, mais plutôt réussie et avec un moteur dérivé du Kawasaki, alors on lui pardonne.
Tout ça pour vous dire qu’on a essayé les Seiemmezzo, que c’était bien et qu’il faut lire le test publié il y a quelque temps.
L’avis d’A2 Riders : Simply the best ?
Ce Scrambler est un vrai jouet pour ado attardé. C’est fun avec un moteur vivant ! C’est aussi un bon scrambler en ville qui se montre docile, et une bonne Ducati sur route pour attaquer et s’amuser sans que cela parte dans tous les sens. En 2023, le Scrambler gagne en polyvalence, peaufine son look trendy, et surtout corrige ses défauts de jeunesse. Du coup, peu de critiques à son égard, et heureusement, car avec un prix qui démarre à 10 990 €, on a plus envie de jouer ! Mais Ducati assume et propose un Scrambler Premium soigné. Maintenant la question : quelle couleur, quelle version !
On aime
- Fun !
- Facile !
- Oldschool !
On aime moins
- Elle est où la prise USB ?
- Confort un peu ferme
- Fait un peu chaud, non ?
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3 thoughts on “Test Ducati Scrambler “Next-gen”: Super Mario Bros ? ”