L’EICMA nous a gâté avec plein de nouvelles motos dévoilées ! Honda, Suzuki, Royal Enfield, Benelli, Kawasaki, et même Peugeot, voici ce qu’il fallait retenir de ce salon international de Milan qui regorgeait de nouveautés A2 pour 2023. On a déjà hâte de les rouler, toutes !
Il fallait être attentif cette année à l’EICMA. Le grand salon de la moto nous a dévoilé plus d’une dizaine de nouveautés. Pour vous aider à vous y retrouver, et ne pas passer pour un idiot devant la machine à café au bureau, voici ce qu’il fallait retenir de cette édition 2022, pour les permis A2.
Aprilia : concept électrique pour le plaisir

Qui a dit que l’avenir en électrique serait rempli de 2-roues tristes et chiants ? Certainement pas Aprilia.
Les Italiens ont dévoilé un concept électrique qui transpire l’ADN Aprilia : l’ElectricA. Oui, c’est un supermotard ! Une moto de sale gosse, comme celle de mon adolescence, qui redonne des couleurs à la moto plaisir. L’ElectricA se veut légère, agile, et surtout gentille avec les Pingouins.
Peu d’informations techniques, si ce n’est une transmission par chaine apparemment. Vivement le futur, non ?
Benelli du vieux, du neuf et entre les deux

La marque italienne, qui appartient aux chinois de QJ Motors, est venue avec les mains pleines de motos depuis Pesaro.
D’abord, un roadster, le Benelli Tornado Naked Twin 500.
Il faut savoir que si les Benelli sont fabriquées en Chine, parfois à partir de modèles existants déjà chez QJ Motors, comme le TRK, c’est à Pesaro que se trouve le centre de conception, développement et design. Et ça se voit ! La TNT possède un dessin très marqué, qui ne laisse pas indifférent. L’avant ressemble à une réinterprétation libre de la Triumph Street Triple.
Côté spécifications, c’est beaucoup moins disruptif, puisqu’on retrouve le cœur du TRK et du Leoncino : un bicylindre de 500 cm³, natif A2 à 47,6 ch qui annonce 46 Nm de couple pour 199 kg tous pleins faits. Un cadre treillis tubulaire, une fourche inversée démesurée de 50 mm, mais un simple disque de 320 mm, étrier radial 4 pistons. La TNT nous envoie un peu des signaux contradictoires, avec toujours ce goût des industriels chinois pour le bling bling, tout en réutilisant à l’infini certains éléments.
On saura en 2023, si cette TNT 500 est cohérente et fait une bonne moto.

Benelli et QJ ne pouvaient pas venir sans faire parler du TRK. Après le best-seller TRK 502, le TRK 800 présenté l’année dernière à l’EICMA, voici le TRK 702.
Le même cadre treillis tubulaire que la 502, avec une fourche inversée de 50 mm, avec 140 mm débattement, un bras oscillant en alu, et 232 kg tous pleins faits. Une roue de 17 pouces avec jantes alu pour la version route, 19 pouces jantes à rayon pour la version X plus « off-road » qui est la mieux équipée. La différence se fait aussi au niveau du freinage : étriers 4 pistons sur double disque 320 mm contre 2 pistons sur la X. Le moteur ? 698 cm3, 76,2ch et 68,2 Nm de couple qui sera bridable en A2. Elle sera en concession en 2023 elle aussi.

Mais la Benelli qui m’intrigue le plus, c’est la BKX 250.
Il est vrai que sa gueule se démarque et que son gabarit laisse penser à une moto entre trail, supermotard et enduro. Le moteur est encore une réinterprétation d’un moulin QJ Motors. C’est un monocylindre de 25,8 ch et 21 Nm de couple dans un cadre treillis tubulaire en acier. La moto ne pèse que 165 kg tous pleins faits ! Une suspension de 180 mm de débattement, 220 mm de garde au sol : fourche inversée de 41mm. Une roue de 19 pouces à l’avant, freinage étriers 4 pistons sur un simple disque de 280 mm. Benelli prévoit aussi une version plus routière, au look naked et avec une roue en alu forgé de 17 pouces à l’avant. Et une version 125 cm3 pour les jeunes !
Cette BKX 250 ressemble à une étude de style, pourtant elle sera en vente au milieu de l’année 2023. J’ai hâte de découvrir ce qui ressemble à du fun à l’ancienne.
Brixton Storr, la Husqvarna du pauvre ?

La Brixton Crossfire 500 Storr est une étude de style, un concept pour voir votre réaction. Un faux air de Norden 901 non ? Un design marqué, qui ne laisse pas indifférent, avec des astucieux carénages qui servent de protection et de rangements. Mais c’est bien une petite Crossfire 500 là-dessous. Aucun changements, rien de révolutionnaire et pas vraiment un trail qui permettra de grimper le Kilimandjaro. Par contre, Brixton, qui est une marque de l’importateur autrichien KSR, très lié avec les industries chinoises, commence à montrer des choses très intéressantes.
À suivre donc.
Cake, un Bukk qui sent bon la terre

Cake, c’est un constructeur suédois qui s’est fait remarquer avec la Calk, une enduro électrique minimaliste, mais terriblement désirable.
La Bukk présentée à Milan, va plus loin. C’est un motocross électrique ! Toujours ce look minimaliste et soigné et une fiche technique alléchante : un moteur qui produit 16kW de puissance en crête et 420 Nm de couple. Une fourche avant WP Cone Valve air de 43 mm avec 243 mm de débattement, un monoamortisseur à l’arrière de chez öhlins, un S46, avec 297 mm de débattement. Une roue avant de 19 pouces et un poids total de 85 kg.
14 970 euros, c’est presque pas cher payé pour voler au-dessus des whoops, faire des big jumps comme un pro et le tout en silence, en sauvant les pingouins !
Ducati offre une troisième jeunesse au Scrambler

Le Scrambler est une petite moto dessinée par un Français, inspiré des années 60. C’est surtout la Ducati la plus vendue dans le monde. Vous ne le saviez pas ?
Le Scrambler est devenu une iône pop et une marque propre au sein de Ducati. Il n’avait pas évolué depuis 2015, mais le voilà tout beau, tout neuf et plus moderne.
Je vous invite à relire l’article détaillé sur le Ducati Scrambler 800 version 2023.
Fantic avec un moteur Yamaha ? C’est fantastique !

La petite marque italienne a fait mieux que de présenter une nouveauté. Elle a présenté une nouvelle version de sa très belle et très réussie Caballero.
On connaissait la version125 et 500 cm3, cette année le scrambler grossit et passe à 689 cm³. Surtout, il s’équipe d’un moteur Yamaha, l’excellent et très joueur CP2, le même que la MT-07 et la Ténéré 700. Fantic n’a pas touché au moteur qui garde les mêmes caractéristiques : 75 ch à 9 125tr/min et 67 N de couple à 6 520 tr/min. Il devrait coller parfaitement à l’esprit Caballero.
Fantic continue de grandir et s’est rapproché de Yamaha depuis quelque temps puisqu’ils travaillent main dans la main sur différents projets : rallye raid et électrique notamment.
Cette Caballero 700 donne envie sur la fiche technique : ride by wire qui permet d’avoir 3 modes moteur (route, off-road et custom), un anti-patinage, un ABS sur l’angle, un cadre en acier crmo, une fourche Marzocchi de 45 mm, un bras oscillant en alu, roue de 19 pouces à l’avant, freinage radial Brembo, etc. La Caballero 700 est très bien équipée et devrait être une machine plaisir, surtout qu’elle ne pèse que 180 kg.
Rendez-vous en avril 2023 pour dépenser 10 000 euros.
Prenez mon argent je vous dis !
Honda ramène la plus grosse nouveauté : le Transalp

Les Japonais sont en train de nous dévoiler leur gamme 750. Après le retour de la Hornet en version bicylindre, voici le retour du Transalp. Encore une vieille gloire dans un corps de jeune qui devrait séduire un large, très large public. Je vous invite à découvrir ce trail Transalp en détail dans l’article que j’ai écrit. Le prix ? On ne sait pas, mais on imagine autour de 11 000 euros.
Mais ce n’était pas la seule nouveauté, Honda est aussi venue avec un nouveau scrambler, le CL 500. Attention, ça ressemble à une CMX 500, mais ce n’est pas un cruiser Rebel en mode scrambler, les Japonais ont poussé un peu plus loin le concept, tout en piochant des pièces sur le CMX. Je vous invite à lire le papier détaillé sur ce CL 500 Scrambler.
Kawasaki, objectif zéro ?

Zéro nouveauté chez les verts. Ou presque. Enfin, c’est compliqué. Le boss de Kawasaki a dévoilé deux motos électriques qui doivent en théorie arriver en 2023. Je dis en théorie, car elles devaient déjà arriver en 2022. Kawa a aussi montré l’avancement de son projet HEV, la moto hybride. Mais le plus intéressant, c’est la proposition venue du futur : la moto à hydrogène. Moi, ça me donne envie de lâcher le thermique sans hésiter.
Découvrez l’article détaillé sur les Kawasaki présentent à l’EICMA.
Kymco s’énerve sur l’électrique

Il était difficile de ne pas la remarquer tellement elle est « disruptive » cette Kymco. Oui, j’ai lâché le mot et je le pense en plus.
Kymco est connu pour ses scooters. Mais les Taïwanais ont entrepris de se lancer dans l’électrique et la moto en même temps. Pour atteindre leurs objectifs, ils ont d’ailleurs lié leur sort à LiveWire, la marque électrique de Harley-Davidson. 100 millions de dollars investis dans le capital de la société américaine.
La RevoNEX n’est pas une nouveauté en soi, c’est une proposition, un concept. Peu d’informations techniques alors savourons ce carénage en nid d’abeilles pour refroidir la batterie, les ailerons façon MotoGP avec les clignotants intégrés. Un gros freinage par Brembo (le must), une fourche inversée dorée, et un écran TFT. Ils sont prêts pour le championnat EMoto.
MV Agusta, get lucky ?

L’année dernière, sur le même salon, MV Agusta avait volé la vedette à tout le monde avec ses deux trails Lucky Explorer project.. Un an plus tard, le projet avance et se rapproche doucement.
On a pu voir une version aboutie de la 5.5, le petit trail pour les A2. Il sera fabriqué en Chine chez QJ Motors, normal puisqu’il s’agit d’un TRK 502 évolué. Le moteur passe à 554 cm3, développera 47,5 ch et 51 Nm de couple. Ce 5.5 pèse 220 kg comme le TRK de Benelli mais aura de meilleurs équipements : écran TFT 5 pouces connecté, feux LED, freinage Brembo M4.32 double disque 320 mm.
Un trail valorisant pour démarrer, qui rend hommage à l’épopée Dakar de l’Elefant, le trail dont MV Agusta et Ducati se partagent la paternité. Sauf que MV préfère jouer sur la référence Lucky, reprenant le célèbre logo de la marque de cigarettes.
Et il faudra être Lucky pour en acheter une. Puisque seulement 3 000 sont prévues pour l’Europe. Annoncées à moins de 10 000 euros, soyez attentifs en 2023 !
Peugeot, le lion est vivant ce soir

Les Français adorent la moto, ont des pilotes talentueux, mais pas de constructeur digne de ce nom. Allons-nous pouvoir compter sur Peugeot Motocycles ? Racheté en 2019 à 100% par le géant indien Mahindra, Peugeot retrouve des ambitions et une faim de lion (hohoho!) sur le marché du 2-roues. Un beau scooter façon ADV et une petite moto PM-01 pour revenir en douceur séduire les motocyclistes.
Royal Enfield, Super Meteor sur l’EICMA

Et si c’était elle, l’autre grosse nouveauté du salon ? Les Indiens de Royal Enfield ont pércuté de plein fouet la planète moto à l’EICMA, avec une version bicylindre de leur cruiser Meteor 350. Enfin un nouveau twin de 650 cm3 dans la gamme ! La Super Meteor s’annonce déjà comme un beau succès. En tout cas, c’est la Royal Enfield la plus aboutie en termes de qualité.
Je vous laisse découvrir l’article détaillé sur la Royal Enfield Super Meteor 650
Un nouveau roadster et un nouveau trail, Suzuki est bien vivant

Certains n’ont pas hésité à faire du putaclic en annonçant la mort de Suzuki. La marque ne donnait que peu de signes de vie ces derniers temps, avec une nouvelle Hayabusa qui n’était qu’une demi nouveauté ou encore un programme sportif décapité en pleine gloire. C’était devenu mon running gag préféré : Suzuki est devenu une marque néo-rétro malgré elle. Mais à l’EICMA, les Japonais d’Hamamatsu ont pris tout le monde de court en amenant deux nouveautés que personne n’attendait, ou presque.
Suzuki nous propose ainsi un roadster, le GSX-8S et un trail le V-strom 800 DE, tous les deux conçus sur la même plateforme et avec le même moteur. Comme Honda avec la gamme 750. Les motos s’annoncent prometteuses et vont faire du bien au catalogue Suzuki. Le roadster va directement d’attaquer à la Hornet et la MT-07. Le trail révolutionne le V-Strom et part croquer de la Transalp pour le titre de moto polyvalente 2023.
Je vous laisse découvrir la Suzuki GSX-8S dans un article détaillé et la Suzuki V-Strom 800 DE dans un autre article détaillé lui aussi.
Yamaha “laissez un message, on vous rappellera”

On attendait une petite surprise, une nouveauté cachée. On n’aura rien. Juste des évolutions discrètes et des versions mieux équipées. Yamaha est plus préoccupé à maintenir ses ventes pour rester numéro un, en évitant de faire exploser les prix avec de nouveaux modèles. 2023 s’annonce calme pour la marque au 3 branches.
Pour les A2, il faudra se contenter d’une Tracer 7 avec un nouvel écran de bord TFT connecté, une fourche réglable revue (ça, c’est bien) et un freinage avant avec un double disque plus grand qui passe à 298 mm. La Tracer 7, c’est toujours la version trail routier de la MT-07, avec le très populaire moteur CP2 pour faire des wheelings. La version GT vous propose bulle haute, selle confort, protections réservoir, valises, porte-bagages. Une version plus facile à vivre si vous aimez rouler aussi en utilisant le pneu avant et que vous savez prendre un virage. Oh ça clash !
Rendez-vous en février 2023 pour cette Tracer 7, avril pour la version GT
Dîtes moi en commentaire, qu’elle est votre moto préférée de cet EICMA 2023 ?
Bonjour Julien,
Ah, la réponse aurait été plus facile après Intermot…
Eicma nous a gâté cette année, ça fait plaisir !
Je ne saurai pas donner ma préférée, il y en plusieurs que je trouve intéressantes, dans des styles différents : La Fantic Caballero 700 dans celles qu’on ne verra pas beaucoup.
La R.E. Super Météor 650 est cool. Je disais ailleurs qu’elle me fait penser à une petite Thunderbird. Je pense qu’elle va bien marcher.
Et dans les futurs cartons il y a forcément les deux trails sans V : la Strom et la Transalp !
Hâte de voir et lire les essais !
Merci pour ton activité ici et sur Facebook notamment.
Franck, en F750GS.