Stationnement payant, pénurie d’essence, guerre civile pour faire le plein à Paris. Vous venez d’avoir votre permis A2 et la situation vous angoisse terriblement. C’est décidé, le futur, c’est maintenant, vous passez à l’électrique, et tant pis pour la BMW R Nine T pure que vous aviez commandé. A2Riders va vous aider à trouver une moto électrique digne de ce nom, pour recharger la passion !
” Il me semble moins juste et moins souhaitable de détruire ce qui ne devrait pas exister – autrement dit ce que vous appelez, vous, le mal – que de transformer le mal en ce que vous appelez le bien “, disait Isaac Asimov. Je vous laisse y trouver les sous-entendus sur la mobilité électrique.
Mieux, je vous invite à lire ce Top 5 des électriques à rouler en tant de pénurie. Improbable, bobo à souhait, joujou ridicule ou arme ultime, tout pour envoyer des Watts en allant au boulot, mais en le faisant avec panache !
Dans ce Top 5, l’objectif est de trouver du sexe à piles dans la mobilité électrique, afin de remettre de la passion dans tout ce silence. J’espère que vous avez votre propre liste à dégainer à la fin de ce papier, car je vous préviens, vous n’êtes pas prêt à ce qui arrive.
Les mentions
Comme le veut la tradition A2 Riders, les mentions. Hommage à ces motos qui ne rentrent pas dans le Top 5, mais qui méritent que l’on parle d’elles.
Piaggio 1 et Yamaha Neo’s

Je commence très très fort. Au risque de perdre tous les lecteurs, dépités de se retrouver sur un banal site moto conso.
Mais je tenais à préciser un point important : la démocratisation de la mobilité électrique passera par les constructeurs traditionnels. Ce sont eux qui ont la puissance industrielle pour proposer de la e-mobilité à des tarifs abordables. Pour le moment, beaucoup de ces géants du 2-roues trainent des pieds. Ils observent, attendent les infrastructures ou la rupture technologique qui fera la différence.
Si Honda ne parle de l’électrique qu’au futur (pas si proche), que Kawasaki se fait désirer, Piaggio et Yamaha se sont lancés par la petite porte : le petit scooter équivalent 50 cm³ : le One et le Neo’s.

En plus, les deux se ressemblent visuellement comme sur la fiche technique : 45 km/h de Vmax, 37 km d’autonomie pour le petit Yamaha, 68 km pour le Piaggio One+ et 3 199 euros tous les deux. Étrange cette similarité, non ?
Autonomie très limitée, puissance très limitée et une vision qui se limite à l’hyper urbain. Mais deux postulats intéressants : un prix abordable et la présence de batteries amovibles (8kg) et bientôt interchangeables. Avec la création d’un consortium pour ce type de batteries, tous les constructeurs (ou presque) auront les mêmes. Ce qui devrait faciliter la vie des utilisateurs. En plus, vous achetez un véhicule qui sera suivi par un réseau étendu et bien formé.
Faut juste aimer porter des joggings violets pour faire ses courses.
Ducati et MV Agusta

Les Italiens aussi se mettent à la mobilité électrique, la preuve !
Ducati a dévoilé un prototype de moto de course électrique, la V21L. Car oui, la firme de Bologne travaille sur un moteur sans bruit et sans « caractère ». Le prototype servira de base pour les futures motos du championnat de Moto GP électrique. Des modèles de production devraient suivre pour la route, mais bon, pas sûr que ce soit disponible en A2.


En attendant, il faudra donc se contenter de la trottinette !
Une Ducati pour 899 euros, c’est une sacrée affaire ! Mais pas de V2 ou V4, juste un moteur de 350W avec puissance en crête à 515W, pas de Vmax officielle (au cas où) mais une quarantaine de kilomètres d’autonomie. Bref, vous allez passer tellement vite qu’on n’aura pas le temps de vous reconnaitre. Incognito ? Perfetto !
Sinon, prenez une MV Agusta pour être encore plus snob en trot’ ! 1249 euros et un look que ne renierait pas Iron Man. Qué bella trotinetta !
LiveWire Del Mar

Rêvons un peu. Vous êtes un beau surfeur californien, cheveux longs blonds et corps musclé. Vous avez nonchalamment enfilé votre t-shirt « Save the pandas » en coton bio importé du Viêt Nam et vous décidez de partir surfer. LA, Los Angeles, est un enfer d’embouteillage, mais pour vous, ce n’est que du bonheur, les Red Hot Chili Peppers à fond dans les oreilles, à l’écoute depuis votre iPhone X (oui parce que le Panda comprendra l’importance de la qualité du son et de la 5G). 190 kg, 60 kW de puissance en crête, 0 à 100 en 4 secondes et vous voilà 160 km plus loin, bloqué à mi-chemin pour recharger. Juste le temps d’avaler un Veggie burger en faisant du Yoga. Et vous repartez pour les vagues de Santa Cruz.
Pendant la session surf, vous méditez sur le sens de la vie et vous vous rendez compte qu’il faut rester simple et se contenter de peu : l’océan, un coucher de soleil et une Harley électrique à 20 000 dollars.
Vous vous réveillez en sueur dans votre lit parisien, et vous réalisez que vous avez un corps de poulet, un compte en banque de stagiaire à la Fnac et que la Del Mar n’est pas vendue hors des USA. Too bad.
Top 5 des électriques les plus cools
Sortez les blagues à base de rallonge et autres jeux de mots branchés. Appelez-moi Julien Unplugged, Julien Duracell ou encore Lightning McJulien. J’espère que vous êtes prêts à avoir les cheveux dressés sur la tête et à vous faire court-circuiter les neurones, car ce Top va balancer des Watts sur courant alternatif, afin de vous garder en pleine charge. Et qui sait, ce sera peut-être le coup de foudre.
Voilà, je pense que j’ai tout évacué, on va pouvoir continuer avec une lecture de qualité.
5. Tromox Ukko S

Je ne suis pas mignon sur ma petite moto ?
Ceci est un Tromox Ukko, la version S. C’est l’équivalent électrique d’un Honda MSX 125, c’est-à-dire un petit « paddock bike ». Et là, vous vous dites : 1. Il est payé, c’est pas possible, 2. Il est vraiment taré ce type. On sait tous que l’originalité ne paye pas.
Tromox, c’est donc une énième marque chinoise qui débarque pour faire la révolution électrique avant la révolution électrique. Mais cette fois, c’est un gros industriel impliqué derrière, plutôt qu’une petite usine d’assemblage qui vide ses étagères. Suffisant pour faire la différence ?
Sur le papier, c’est plutôt intéressant : Une Vmax à 100 km/h et une autonomie annoncée à un peu plus de 150 km. Pas mal pour un petit machin ? Mais la bête pèse déjà 170 kg. Heureusement, il y a une marche arrière…
Le Ukko m’a rappelé les petites motos de ma jeunesse ou les engins façon Dax. J’ai bien rigolé au guidon, je me suis bien faufilé et je me suis même tiré la bourre avec du thermique. Je ferai moins le malin sous la pluie avec les roues de 14 pouces équipées en pneus CST. N’empêche, c’est bien pour faire disparaitre le trafic, même sur le périphérique. C’est bien aussi pour se prendre un rétro dans le casque. Surtout, c’est parfait pour faire des burn et des mini-wheeling au feu rouge.
Le problème ? C’est que le Ukko est vendu 6 490 euros. Soit le prix d’une vraie moto qui vous emmène au bout du monde, façon KTM 390 ADV. Surtout que la finition est un peu moyenne et qu’il n’y a pas d’ABS. L’industriel aussi a besoin de faire de la place sur les étagères de l’usine.
Tromox espère en vendre une centaine. Si vous en faites partie, venez me voir, j’offre la première séance.
Bref, si c’est mignon et marrant, cela reste un gros joujou qui demande déjà un gros budget. Par contre, la version 50 cm³ qui pèse 68 kg, qui va à 45 km/h pour 90 km d’autonomie, et pour moins de 3 000 euros, c’est presque tentant pour en faire une moto de secours pendant la pénurie.
4. Cake Kalk et Makka

Coincé quelque part entre un vélo électrique et une motocross, voici Cake. Une marque suédoise qui s’est fait connaitre avec le Kalk.
Le modèle Kalk a séduit le hipster parisien en mal d’aventure. Une enduro au style épuré qui donne envie de se mettre à l’électrique. Bon, ça n’a pas l’air confortable du tout, mais avec 90 km d’autonomie, pas le temps d’avoir mal au cul. Par contre, le Kalk pèse 75 kg, balance 42 Nm de couple et une Vmax à 90 km/h. Avec ça, et bien aidé par les suspensions à grand débattement, vous allez en jumper du trottoir et en bouffer de la terre au jardin du Luxembourg.
Car oui, avec un prix qui démarre à 11 580 euros, si vous avez les moyens d’acheter ça, vous avez les moyens d’habiter Paris intramuros.

Mais Cake s’attaque aussi aux parents du hipster ou à son pote bobo qui a un sens pratique, avec le Makka. Un design toujours dépouillé, mais qui n’empêche pas de se faire remarquer. Ça ressemble à un vélo de livreur qui aurait couché avec une trottinette. C’est modulaire, facile et de qualité. Je vois tout à fait belle-maman se déplacer avec, pour faire ses courses. Et beau-papa venir récupérer le petit Théophile une fois son séminaire à Beaubourg terminé.
3 500 euros, un prix très raisonnable et presque intriguant si vous êtes marié(e)s avec des gosses et que vous avez déjà un Scénic.
3. Sur-Ron Light Bee

Mais si vous êtes un gros kéké comme moi, que vous voulez un Kalk pour le look enduro, alors que vous êtes une quiche en off-road et qu’en plus vous avez le budget d’un mec qui habite à Cergy, j’ai une alternative : le Sur-Ron Light Bee. Yeah !
Un peu moins de 5 000 euros, pour un « truc », encore un. On dirait un VTT, mais c’est une moto ! Cet engin hybride possède un moteur de 5 kW, pousse à 75 Km/h et a 100 km d’autonomie. Il pèse 50 kg et le fabricant annonce 250 Nm de couple max sur la fiche technique. Wait … whaaat ?
Ajoutez à cela la fourche inversée réglable en compression et détente, une roue de 19 pouces à l’avant et 270 mm de garde au sol, et vous allez pouvoir sauter tous les trottoirs de la capitale, grimper les escaliers de la Bonneuh mère à Marseille et partir faire le malin dans la forêt le weekend avec les copains. Même les militaires britanniques hésitent à en avoir pour leurs unités d’éclaireurs. Sir, yes Sir !
Parfait comme deuxième ou troisième moto, en ville ou dans votre maison du Morvan.
Et si vous croisez un sauvageon dans la forêt de Meudon (qui se prend des arbres), c’est moi pour le prochain test…
2. BMW CE-04

Je suis parti trop loin ? Alors, je redeviens raisonnable. Après tout, il y a aussi des gens sérieux qui lisent A2Riders.com et viennent chercher de vrais conseils. Enfin, je crois.
Pour vous, messieurs et mesdames qui avez besoin d’une vraie solution de déplacement en ce moment, voici le BMW CE 04.
C’est le scooter électrique le plus abouti du moment. La puissance d’un T-Max, l’agilité d’un félin, le look d’un X-Wing, le CE-04 rend l’électrique beaucoup moins chiant.
Alors oui, il pèse 230 kg, mais il est au ras du sol et vous ne comptez pas faire du off-road avec. Oui, il n’a pas vraiment de coffre, le seul dispo sous la “selle” est plutôt utilisé pour ranger la prise (les joies de la mobilité branchée). Et oui, on n’apprécie pas tous Star Wars.
Mais 42 ch de puissance en crête délivrée immédiatement par la magie de l’électrique, 130 km d’autonomie annoncée, et tout le décorum BMW comme l’immense dalle TFT héritée de la 1250 RT, connectée comme il se doit, notamment la navigation qui s’affiche. Les poignées et la selle chauffante, etc. Ça en fin une alternative au pétrole intéressante et de qualité.
Si j’avais 12 500 euros et une prise dans mon garage…
1. Zero FX/E

En numéro un, c’est une manière de dire que l’avenir en électrique n’est peut-être pas aussi dark que la photo ne le laisse penser.
Ma première moto était une Aprilia SMX 50. Avec mon Supermot’, j’étais le roi de la ville à 14 ans. 22 ans plus tard, pourquoi ne pas anticiper la crise de la cinquantaine et retrouver mon petit plaisir de prépubère pour circuler en ville ?
Voici donc la Zero FX/E. Un supermotard comme quand j’étais un ado attardé avec cheveux peroxydés (oui, il existe des photos, non, ne cherchez pas). Sauf que là, au lieu de se trainer en rendant sourd tout le voisinage avec mon kit Polini, ça envoie de la Watt en silence et en sauvant les pingouins !
Roues de 17 pouces, bec de canard, éclairage rond. La moto a un look atypique et très réussi. En plus, contrairement à certaines Harley-Davidson et autres Indian, elle est fabriquée aux États-Unis, en Californie.
135 kg pour une puissance de 44 ch (moteur 7,2 kW) et 106 Nm de couple. En termes techniques : ça arrache coco ! Surtout que la partie cycle suit bien et offre un comportement très sain à la moto.
En plus, l’avantage, c’est que l’électrique, c’est beaucoup plus facile pour débuter : sans embrayage, la vie est douce. Et si vous avez peur de vous envoler, Zero a limité la vitesse max à 132 km/h pour ne pas vider la batterie. 150 km d’autonomie annoncée en ville, entre 90 et 120 km en usage mixte selon si vous poussez ou pas. De quoi tenir la journée, surtout si vous faites de l’urbain.
Une bête explosive au feu rouge, hyper maniable pour slalomer entre les bagnoles, l’arme idéal pour rendre à nouveau sexy la moto en ville !
Par contre, il faut sortir les 15 315 euros. Même avec les aides ça fait quand même un billet. Oui, vous pouvez déduire du prix un entretien moins couteux (moins d’usure des consommables, sauf les pneus héhé) et les dépenses en pétrole. Enfin, tant que l’électricité en France reste peu chère. En plus, le stationnement redevient gratuit si vous êtes Parisien. Par contre, prévoyez un budget pour les amendes…
Retrouvez l’essai complet de la Zero FXE sur A2 Riders
Oubli, blasphème, illumination ou envie de venir râler pour rien ? Je vous retrouve avec plaisir sur le Facebook de A2Riders et le compte Instagram A2 Riders !
Il y a aussi Verge Motorcycles.
Oui, le nom fait marrer les Français, mais ça vient de Finlande (si j’ai bien compris) 🙂
Excellent article (surtout la partie Surfer 😉 )
Par contre, pôce rouge, désabo, remboursez l’invitation, l’auteur a oublié la reine du pavé, la bécane qui met à l’amande toutes les autres, j’ai nommé le Solex et sa version survoltée bidouillée par Noil (sérieux, réussir à intégrer un moteur élec dans le bidule d’origine sans lui défigurer la trogne, c’est hardcore à block ^^ )
=> Commentaire non objectif d’un heureux possesseur de la première version du E-Solex
(j’vous mets tous minable sur les 5 premiers centimètres ! (faites moins les malins, hein ? ) 😛 )
L’auteur est biaisé, il habite en haut d’une colline et n’aime pas pédaler ! 😅
J’ai une FXe et je me gare gratuitement à Paris tout en habitant en banlieue