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    Nouvelle Honda Hornet : premiers dessins et premiers secrets lâchés par son designer

    Honda commence filtrer les premiers détails de la future Hornet. C’est le retour d’un nom culte qui qui ne fait pas que cultiver la nostalgie. Une moto qui devrait devenir un best-seller pour les nouveaux permis A2. Pour A2 Riders, j’ai rencontre son designer à Rome. Oui, rien que ça ! 

    Nouvelle Honda Hornet : mais pourquoi on est en Italie ?

    Quand on m’a proposé de rencontrer le designer de la nouvelle Hornet, je m’attendais à voir débarquer du bout du monde, un petit Japonais en chemisette blanche qui allait me parler de détails roboratifs.

    À la place, Honda m’a invité à Rome où se trouve un grand centre de R&D et de design, le HRE, qui a imaginé près de 80 % des modèles phares de la marque ces 10 dernières années, parmi lesquels se trouve la CB version Neo Sports Café, l’Africa Twin ou encore le X-ADV. Et je découvre que les Japonais ont un accent italien, c’est étrange mais ça marche.

    Sur le parking, je vois se garer une vieille Coccinelle entièrement retapée. En sort un hipster de 28 ans, Giovanni Dovis, le designer de la Hornet. Son précédent projet, c’était le scooter ADV 350 que j’ai essayé il y a quelques mois, en Italie d’ailleurs.

    Je suis intrigué par l’exotisme d’un bureau de design italien pour Honda. Alors, je mets les pieds dans le plat de pasta et je lui demande si c’est pour le côté artiste des Italiens : Michel Ange, Caravage ou Titien ? Giovanni semble presque offusqué, « nous sommes des designers, pas des artistes. Ces derniers font ce qu’ils veulent, nous on doit dessiner quelque chose qui doit suivre une fonction ». L’interview est lancée. 

    Nouvelle Honda Hornet : dessiner du neuf avec du vieux ?

    Gio est venu avec quelques dessins, les premières esquisses de la future moto et commence à nous expliquer le processus : « Au début, on travaille d’abord sur une idée, une émotion. Les roadsters ce sont les motos liées au plaisir de conduire. Alors, je me suis concentré sur la joie ! », s’amuse-t-il très sérieusement. 

    Au premier coup d’œil, sans réellement comprendre pourquoi, on retrouve la Hornet, mais transfigurée, « elle n’est pas complètement connectée avec l’ancienne, elle est liée à celle-ci par les volumes et la forme épurée. C’est un dessin assez simple qui fait son identité », explique Gio.

    Le jeune designer s’est retrouvé dans la peau d’un équilibriste : reprendre un héritage, mais l’adapter aux codes de son époque, le tout sur un roadster qui offre peu de place pour travailler.

    « Avec la Hornet, c’est une moto légère, conçue pour un jeune client. En tout cas, un jeune dans la tête ! », rigole Giovanni qui se méfie des méfaits de la traduction, « je me suis concentré sur l’image de l’insecte : pointu et agressif, mais aussi simple et léger. Un naked est fait de peu de volume, mais le plus important, c’est le réservoir. ». L’Italien a grandi avec les mangas japonais, et décide de donner des ailes au réservoir du Hornet, un peu influencé aussi par les ailettes sur les MotoGP actuelles.

    La moto perd ses rondeurs et devient plus anguleuse avec des lignes élancées, saillantes, elle est pointue, prête à piquer et le frelon se dessine sous nos yeux. « On cherche à inspirer les gens, et pourquoi pas à piquer leur esprit avec une nouvelle idée », explique le designer.

    Pendant 2 mois, il va échanger intensivement avec les équipes au Japon au travers d’un concours de dessin. Puis, c’est un passage au Japon pour appréhender le premier modèle physique, ” qui a changé mon approche. J’ai pu travailler sur quelque chose qui existait”, explique-t-il. Puis Gio a dû s’adapter aux aspects techniques du futur roadster et faire évoluer son dessin, avec le cahier des charges et la rationalité Honda.

    Nouvelle Honda Hornet : dessiner le portrait robot de la future moto

    À force de discuter de ses dessins, Giovanni finit par nous donner des indices sur l’orientation de la future moto, l’air de rien, comme si cette communication n’était pas contrôlée et préparée. « Il faut que la moto soit compacte dans les volumes, mais confortable », explique-t-il. L’Italien nous martèle trois mots clés depuis le début qui donnent le caractère de la machine : agilité, dynamisme et légèreté. 

    « C’est une moto qui doit être accessible pour tout le monde, avec une position de pilotage assez droit pour s’amuser tout de suite à son guidon. Une moto qui doit être maniable en toute circonstance ». Giovanni est en train de nous décrire une moto qui semble faite pour les débutants et capable de survivre au quotidien comme aux belles balades.

    Comme pour le design, c’est aussi une Hornet qui veut être en phase avec son époque,  « le monde a changé, la vitesse n’est plus tolérée. Les gens veulent du plaisir de conduire avant de la puissance. Ça correspond à notre temps », explique-t-il, « elle aura donc une vraie puissance, mais rien d’extravagant. Suffisamment pour s’amuser et être libre de conduire », explique Giovanni.

    Grâce au designer, nous voilà ainsi avec le portrait robot de la Hornet : une moto légère, maniable, facile, avec un moteur joueur qui devrait rester de moyenne cylindrée, « on ne fait pas du show off, on ne veut pas impressionner. Pour le client Honda, il faut de la rationalité, de la fiabilité. Une moto accessible à tous les niveaux », conclut Giovanni. 

    Avec son nouveau frelon, Honda va donc venir piquer les leaders du marché Yamaha MT-07 et Kawasaki Z650. Un beau challenge qui devrait, selon les rumeurs des médias japonais, laisser tomber le 4-cylindres utilisé par son ancêtre pour un bicylindre verticale de 755 cm³. Un moteur qui viendrait se loger dans un châssis en treillis tubulaire.

    Enfin, vous allez me demander si Giovanni m’a donné sa date de sortie : « cela fait un an et demi depuis que nous avons dessiné la première ébauche et généralement une moto entre en production au bout de deux ans de travail », explique le designer italien avec un clin d’œil.

    Rendez-vous donc fin 2022 ou début 2023 pour ce qui s’annonce comme un futur best-seller pour les A2.

    5 thoughts on “Nouvelle Honda Hornet : premiers dessins et premiers secrets lâchés par son designer

    1. Dommage, le Voobie Boy, sans doute intimidé par le faste des lieux inhabituel à sa condition, a manqué un peu de repartie face à son interlocuteur du même nom que ce personnage de l’œuvre qui a été qualifiée d’Opéra de l’Opéra, j’ai nommé Don Giovanni.

      « Nous sommes des designers, pas des artistes » – et il se trompe… ou bien est-il bien trop modeste pour l’avouer… il est artiste avant d’être designer.
      On ne peut être créateur sans être artiste dans l’âme.

      Ne dit-il pas lui-même qu’il doit travailler sur « une idée, une émotion » ?
      C’est bien primairement sur une idée et une émotion que prend naissance, s’élabore et se matérialise une œuvre artistique.
      Et son émotion à lui, a été, comme il l’évoque, « la joie ».

      Il le confirme en affirmant « On cherche à inspirer les gens… à piquer leur esprit avec une idée nouvelle ».
      Quel est le but de l’artiste sinon inspirer les gens, les sortir de leur existence prosaïque, éveiller leur esprit devenu mentalement visqueux par un ordinaire habituellement bien morne ?

      L’artiste est par essence un séducteur, à tous les niveaux – qu’il y ait une fonctionnalité mécanique, intellectuelle, spirituelle ou simplement esthétique dans la finalité de la création.

      Donc tel le flamboyant Don Giovanni de Wolfgang Amadeus, séducteur invétéré de cet opéra des opéras au titre éponyme, notre designer romain Don Giovanni de chez ce constructeur nippon légendaire est donc bien un artiste – et digne de ce nom !

      Dans le Photo Journalism de l’année 76 de mes archives, la regrettée sculptrice sur bois Terry Ellen Denton, issue d’une famille de sculpteurs de l’Arkansas mise en lumière par le National Geographic en 1973 et 74, avait bien défini l’artiste en évoquant « The Worker uses Hands, the Craftsman uses Hands and Head, the Artist uses Hands, Head and Heart ».
      Et il m’est inconcevable qu’il n’y ait pas eu du cœur dans la gestation de ce projet de design qui dure pas loin de 2 années.

      Gageons que ce nouveau Frelon nippon, tel un phoenix renaissant de ses cendres, impressionnera autant par ses piqûres bien vigoureuses que les coups de pieds bien foudroyants de Kato du Green Hornet, cette série télévision inspirée de l’émission radiophonique diffusée par ABC au milieu des années 60, et dont l’interprète n’était que celui qui allait apporter ses lettres de noblesse aux arts martiaux par l’intermédiaire du grand écran, le feu Bruce Lee.

      Notre Voobie Boy n’avait pas mis les deux pieds dans un plat de pasta…
      Il avait un pied dans une assiette de pasta, et l’autre dans un bol de noodle – forcément !
      Pas étonnant alors que dans cette position d’équilibre bien instable, il n’ait pas eu les appuis nécessaires afin de se préparer à effectuer ses coups de pieds sautés tournoyants verbaux… qui auraient très certainement flatté son interlocuteur – un séducteur étant particulièrement sensible à la flatterie.

      JFA

    2. … Lorsque Terry Denton évoque l’état d’artiste, elle ne fait que retranscrire au plus près la pensée profonde d’un certain Francesco d’Assisi du duché de Spolete – actuellement l’Umbria – situé au centre de la Botte, canonisé au 13è siècle, et dont le nom de naissance était Giovanni di Pietro Bernardone.

      Les nés “Giovanni” ne seraient-ils pas destinés à être artistes dans l’âme ?

      JFA

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