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Paroles de A2 : La vie après la passerelle en Honda Africa Twin

Cela faisait quelque temps que nous ne nous étions pas retrouvés autour de Paroles de A2. Alors, pour bien lancer la belle saison moto, j’ai une participation un peu différente. Marc n’est plus A2 depuis quelques mois, mais il voulait partager avec nous son expérience depuis qu’il est passé de l’autre côté de la passerelle !

Marc est Chef de projets en informatique à Paris, mais ça on s’en fout un peu comme il dit. Ça nous indique surtout que c’est un maître de l’inter-file en heure de pointe sur le périphérique. Sa première A2 ? Une Kawasaki Versys 650. Depuis, il est passé chez Honda avec l’Africa Twin. Le reste, Marc a pris le temps de vous raconter.

“Paroles de A2” c’est à vous de prendre la parole !
Vous y partagez votre expérience, votre ressenti, vos difficultés rencontrées, mais aussi vos conseils aux autres A2. 
Pour participer, c’est simple : envoyez un mail à contact@A2riders.com et je vous fais parvenir les questions.

“On doit sentir la moto, ça fait appel à autre chose qu’à l’intellect pur”

Marc pour A2Riders.com

1. Pourquoi tu as passé le permis au départ ?

Je me suis intéressé à la bécane, tard, après quelques refus de mes parents pour un scooter. Il y a quelques années, mon père qui ne voulait pas nous donner le goût de la moto quand nous étions petits, a fini par acheter une Yamaha 125 TDR. Bien mal lui a pris, car la sauce a fini par prendre chez lui, et chez nous. Quelque temps plus tard, il passait son permis et ramenait une Kawasaki Versys 650 à la maison. 

Bref, je digresse pas mal, mais c’est important pour la suite. J’ai donc commencé doucement à m’y intéresser vers mes 20 ans, à discuter, à regarder les modèles, comprendre ce qui faisait une bonne ou une mauvaise moto. 

J’ai fini par aborder le sujet délicat de prendre une moto avec mon père par le biais du 125. Après quelques mois, je passe ma formation et m’achète en copropriété avec mon père une vraie rétro : Une Yamaha SR 125 Verte, que je nommerais Patty (en hommage à la Saint Patrick, jour de l’achat de ma belle).

Le deal: La moto resterait en Normandie dans la maison secondaire de mon père pour que j’apprenne à prendre les bons réflexes et que je me mette un peu de plomb dans la tête. Le deal a duré 3 mois et après beaucoup de kilomètres sur les petites routes, je négocie le rapatriement de la belle chez moi à paris. 

Le pied, j’ai passé 1 an et demi avec cette merveille de robustesse à sillonner les petites routes, aller au taff, prendre mes premières gamelles. Il était temps de passer par la case permis moto !

Une fois le permis en poche, un vieux truc appelé pandémie mondiale m’est tombé dessus. Je n’ai rien pu faire pendant 6 mois à part éplucher les annonces pour chercher une bécane potable et je ne voulais pas mettre trop cher au début, car je n’étais pas trop sûr de la garder après le A2).  Profitant de la libération de juin 2020, j’ai acheté une Kawasaki Versys 650 de 2007 avec 62000 km (oui la même que le premier gros cube de mon père) qui m’a suivi pendant ces deux ans. 

2. Quel type de motard es-tu ?

Je suis un roule toujours assez calme et posé, j’aime bien la balade à rythme coolos pour profiter du vent et de la liberté. Mais je suis aussi par obligation un motard parisien qui manipule l’inter-file correctement et qui est devenu finalement pas mauvais en lent ^^. J’aime les motos pratiques et joueuses, mais je ne recherche pas trop la sportivité. Pour en rajouter une couche, je trouve que la moto m’a bien calmé sur la route, même en voiture. 

Comme disait mon père quand il m’a vu commencer la moto, “Un bon motard, c’est un motard vivant “. Depuis, je suis ce précepte. 

3. Ton A2 : quelle moto tu avais et pourquoi, les difficultés que tu as rencontrées et comment tu es parvenu à progresser.

Pendant mon A2 je cherchais une neo retro, mais j’ai assez vite déchanté devant les prix assez élevés (je visais une Guzzi v7), les puissances légères, ou alors juste le format qui ne marchait pas du tout avec mon mètre 86 et mes 90 kg (oui je parle aussi de la V7). 

J’ai donc regardé vers ce que je connaissais assez mal à l’époque, les motos pour grand. J’ai donc été voir toutes les infos que je trouvais sur les trails moyenne cylindrée entre 2005 et 2010. J’ai fini par choisir une Versys après un seul essai. Je me suis senti tout de suite chez moi sur cette bécane qui était pourtant bien plus haute et grosse que ma monture de l’époque. Le budget de bridage de 80 € seulement m’a aussi pas mal rassuré. Le vendeur était top (Arnaud si tu me lis) et l’achat s’est fait assez vite. S’ensuivirent 4 jours de pas dodo tellement je sautais partout.

Concernant mes premières expériences, j’ai fait tomber la bécane deux fois à l’arrêt, surpris par le poids, mais aussi le centre de gravité assez haut, sinon pas de grosse surprise, c’est une moto très fiable, et très facile.  

J’ai beaucoup appris pendant ces 2 ans. J’ai fait beaucoup de ville malheureusement, mais aussi pas mal de balades du dimanche en vallée de Chevreuse, ou dans le Vexin et j’ai hâte de pouvoir partir plus loin aussi bien sûr. C’est devenu comme un cheval qu’on connaîtrait bien, on l’aime pour ses capacités, même si on reste très humble, car tout ne se passe pas toujours comme prévu.

J’ai pas mal pris confiance aussi pendant ces deux ans. Sur ma 125, je roulais pépère, j’avais un peu peur de l’angle et des glissades (deux grosses glissades pendant ma période 125, ça ne m’a pas aidé). Avec la Versys, j’ai apprécié la rigueur du cadre et des pneus qui m’ont permis de passer des virages en confiance, d’être plus sûr de moi et surtout plus cool, moins stressé au guidon. Je me sentais un vrai motard depuis longtemps, mais là je me suis senti à l’aise à moto. 

4. La passerelle : appréhension avant de la passer ? Comment tu as abordé ça.

La passerelle pour moi, c’était le top ! Apprendre encore plus, sans stress de l’exam. Du coup je l’ai fait avec 2 mois d’avance, en plein hiver, avec la banane tout du long. 

On voyait aussi la différence entre les “roule toujours” qui n’ont pas bronché sous la pluie et ceux qui avaient roulé seulement les dimanches de beaux jours. C’était assez intéressant, et ça m’a aussi permis de mettre le point sur une mauvaise habitude que j’avais pris de conduire un peu avec le cul (les hanches) et moins les épaules.

Si ça m’a donné une envie, ça serait plutôt de le refaire, probablement avec une journée Gendarmerie par exemple. 

Marc pour A2Riders.com

4. Tu as changé de moto ? Parle-nous de ta nouvelle moto.

J’ai attendu quelques mois pour voir si je débridais ma Versys ou si je passais sur une moto que je destinais à me durer plus longtemps. J’ai regardé, comparé, réfléchi, beaucoup trop, et j’ai fini par aller essayer. À l’origine, je pensais partir sur une Moto Guzzi V85TT, mais a l’essai, ça ne m’a pas trop convaincu. J’étais dépité, car je cherchais un trail bicylindre avec une belle gueule et un beau son surtout. Après avoir tergiversé côté Triumph Tiger, c’est la Honda africa twin qui a pointé le bout de son nez. 

Bien plus grosse que ce que je cherchais à la base (je visais 800-850 cm3), je suis tombé sur un proprio passionné qui m’a fait essayer la sienne, et comme pour la Versys, je suis tout de suite tombé amoureux. 

À partir de là, j’ai annulé tous mes essais d’autres motos, j’ai mis ma Versys en vente et j’ai réservé la belle. 

Si je n’avais qu’un seul regret pour mes recherches, c’est la difficulté à essayer des motos (hors neuves), j’ai perdu beaucoup de temps avec des concessions ou des vendeurs au téléphone ou à me déplacer pour rien. 

Pour parler un peu de ma moto, c’est une Africa twin de 2017 avec 21 000 km au compteur, version normale (pas adventure sport) et boîte mécanique. C’est une version que j’aime beaucoup, car c’est une moto très moderne dans les équipements mais encore très simple au guidon. Pas d’écran TFT avec plein de modes et de réglages. Pas le tableau de bord surchargé de la version d’après.

Par contre, c’est la première de mes motos qui a de la valeur et qui est beaucoup volée, alors ça me stress un peu. J’ai déjà pris un bloc disque avec alarme et je pense prendre un traqueur GPS en plus. 

5. Les premiers tours de roue en A : parle nous d’abord simplement de ta découverte. Ensuite, dis-nous ce qui change, les difficultés et les conseils que tu peux donner ou que tu aurais aimé que l’on te donne.

Ce chapitre-là, je vais le faire en deux fois, aujourd’hui nous sommes mardi 1er février et j’ai fait hier ma première sortie un peu longue avec ma nouvelle Africa Twin. Je vais donc vous donner mes premières impressions. Et je reviendrais d’ici à un mois ou deux, pour vous donner mes ressentis un peu plus posés. 

Marc du 1er Février : 

Je viens de me faire 200 km dans la vallée de Chevreuse avec ma nouvelle bécane. Elle est très impressionnante. Ok je viens de prendre 60 chevaux d’un coup, mais quelle allonge surtout. Ça reprend de partout et pendant une plombe. J’ai eu un parcours assez varié quand même, autoroute, nationale, départementale et même toute petite route de campagne, le moteur ne m’as jamais paru compliqué, c’est vraiment une moto de roule toujours. Les reprises sont réellement agréables et la moto vire sans aucuns soucis. J’ai encore le sentiment de piloter un vaisseau amiral par rapport à ma Versys. La hauteur me va bien, mais avec la largeur du guidon, on se sent au-dessus et volumineux. À voir dans les petites rues et en inter-file. 

J’avais un peu peur de la roue de 21 à l’avant et de sa finesse, mais les premiers virages m’ont tout de suite rassurés, j’avais la sensation de me trainer, et un coup d’œil au compteur m’indique que je suis entre 15 et 20 km au-dessus de ce que je l’aurais pris en Versys. Très rassurante encore comme moto, très naturelle. 

Marc pour A2Riders.com

Marc du 7 mars : 

Pas eu le temps de rouler autant que je l’aurais voulu, mais je lui ai quand même mis 1000 km dans la vue. Finalement j’ai pas mal roulé en ville et un peu de voie rapide. Ça m’a permis, comme pour la Versys à l’époque, de relativiser sa taille et sa maniabilité. En fait, c’est assez facile, pas si large que ça aussi. 

J’ai pas mal changé ma façon de piloter également. Au début, je la pilotais comme la Versys avec le premier tiers de la course de l’accélérateur (la Versys était bridée poignée donc ma course était assez courte). Maintenant je tire plus long, ça augmente beaucoup l’agrément en ville et malheureusement aussi la conso ! Je commence à vraiment prendre la mesure de sa versatilité. Calme et maniable sous les 5000, dynamique et rageuse au-dessus. 

De manière générale, je pense avoir fait un très bon choix, en restant sur une évolution assez logique de mon coup de cœur avec la Versys. 

6. Pour terminer : ce que tu vas faire maintenant que tu as le A : road trip ? Circuit ? Initiation ? Ou juste continuer comme ça !

Maintenant que je suis libre de faire ce que je veux à moto, j’ai deux objectifs à moyen terme :
– Partir faire un road trip de plusieurs jours (genre descendre voir mes parents en Dordogne par exemple), pour profiter vraiment du voyage à moto. 
– Faire un stage gendarmerie pour continuer d’apprendre. Idéalement dans deux ans, afin d’avoir eu le temps d’oublier un peu la passerelle, et bien pris en main l’Africa. 

Et surtout ! Continuer de kiffer au quotidien, de faire des V a tous les motards qui passent et qui ne répondent pas et vivement le retour du printemps !

Un Grand V à tous. 

Maintenant, c’est à vous de prendre la parole ! Envoyez un mail à contact@A2riders.com

One thought on “Paroles de A2 : La vie après la passerelle en Honda Africa Twin

  1. À 62 ans, j’ai passé mon A2. J’ai adoré rouler en 125 pendant 46 ans ! Licence 125 passée en 1974…. Mais les conditions de circulation actuelles imposent du couple et de la puissance, 2 qualités que ne possèdent pas une 125 cc. Quelques frayeurs lors de road-trip de plusieurs jours m’ont donc incité à passer le A2. J’ai opté pour une Honda aussi. Une 700 NC X de 2012 , boîte manuelle. Je cherchais aussi une néo rétro. Les tarifs m’ont dissuadé. Je ne regrette absolument pas mon achat. À 3.5 litres au cent, chargée, valises rigides et top-case, cette moto est un must pour le voyage au long cours.

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