L’hiver les conditions météorologiques mettent à mal les courageux permis A2 mais aussi leurs montures. Le froid, la pluie, la neige, le sel, nos motos en prennent plein le châssis et il faut redoubler d’attention à leur égard.
Dans le premier chapitre, nous avons abordé l’art de l’habillement en hiver.
Dans le deuxième chapitre, vous avez affûté vos talents de pilotes, désormais prêt à affronter n’importe quelle météo
Ce troisième et dernier chapitre de notre guide de survie en hiver va donc vous donner quelques astuces pour protéger votre moto. Et qui mieux qu’un montagnard pour savoir quoi faire ? « Tu veux que je roule en Ural tout en portant la chapka sous mon casque et que j’entonne fièrement quelques chants folkloriques de l’ex-URSS ? Davaï ! ». Pour une fois que je confie un papier à quelqu’un …
La batterie se décharge plus vite

L’hiver, c’est aussi la période de Noël avec toutes ses illuminations qui nous émerveillent. Du moins, tant que c’est en dehors du garage. Car rien n’est plus frustrant que d’arriver un beau matin d’hiver, déjà bien emmitouflé dans son équipement contre le froid, de mettre le contact avec l’excitation d’un bambin la veille de Noël, et voir son tableau de bord clignoter comme le sapin de la ville. Douloureux spectacle qui accompagne le voyant de la batterie allumé !
La batterie est de loin l’organe de la moto qui déteste le plus les faibles températures hivernales. Heureusement, il suffit de quelques astuces pour l’aider à passer la saison sans (trop) de bobos. De base, utiliser régulièrement sa moto va aider à la préserver. Une batterie souvent sollicitée aura une meilleure santé et se déchargera moins vite.
La chose la plus simple à faire c’est de la recharger régulièrement afin qu’elle reste au top de ses capacités. Soit en roulant souvent pour éviter qu’elle ne se décharge grâce à l’alternateur. Soit en l’aidant avec un chargeur lent / mainteneur de charge. Relativement simple à installer, il suffit de relier les causses prévus à votre batterie avant de brancher l’appareil sur la fiche dédiée. Ah, et il vous faut une prise secteur à proximité, un détail. Si vous avez un doute sur l’installation, n’hésitez pas à demander à un pro pour éviter de faire des bêtises.
Si malgré cela, elle venait à montrer de trop grands signes de faiblesse mais qu’elle n’est pas encore complètement vide, l’utilisation d’un booster (lien vers l’article) peut s’avérer salutaire pour démarrer la moto. C’est un petit appareil qui ressemble à une batterie externe et qui donnera une impulsion électrique offrant suffisamment de jus pour démarrer avant que l’alternateur de la moto ne termine le boulot en la rechargeant en roulant.
Surveiller les liquides de la moto

Au même titre que nous apprécions la traditionnelle tasse de vin chaud pour nous réchauffer durant les jours les plus froids de l’année, notre moto a aussi besoin de fluides adaptés pour appréhender au mieux les températures négatives.
Deux cas de figure selon votre monture :
– Les motos à refroidissement liquide apprécieront particulièrement une mise à niveau avec de l’antigel, le liquide de refroidissement classique ayant tendance à perdre de ses propriétés antigel et anticorrosion au fil du temps. D’ailleurs, il n’est pas rare d’oublier régulièrement de refaire le niveau consciencieusement, du coup on réduit sa capacité à faire face au froid.
– Les motos à refroidissement par air quant à elles, apprécieront surtout une huile plus fluide afin de faciliter leur démarrage. Car plus une huile est visqueuse, plus elle doit chauffer pour se fluidifier, ce qui complique les choses en hiver avec des températures basses.
Là encore, inutile d’aller subtiliser l’huile d’olive prévue pour la dinde aux marrons. Par contre, une petite vidange moteur pour passer sur une huile dont l’indice de viscosité est plutôt bas pourrait être une excellente idée pour le bien être mécanique de votre machine.
Pour information, car nous aussi nous nous sommes posés la question, l’indice de viscosité, c’est le premier chiffre qui caractérise votre huile avant le traditionnel « W » ! Du coup, une huile « 5W40 » sera plus fluide qu’une 15W40. C’est pas sorcier Jamy !
Maintenant que votre moto démarre, vous pensez être prêt pour prendre la route … Sauf que non ! Hors de question de vous laisser aller où que ce soit sans avoir pris le temps de réaliser quelques vérifications de sécurité.
Surveiller la pression des pneus

Nous n’allons pas parler ici de la Loi Montagne, ni de pneus cloutés, bien que ces derniers seraient du meilleur effet sur votre Ural en plein milieu du périph, mais simplement vous rappeler qu’à moto, les pneus sont les seuls éléments en contact avec la route, il faut donc ne pas les négliger et les utiliser de la bonne manière.
D’abord les pneus usés ne sont pas réputés pour avoir un grip optimal. C’est d’autant plus vrai en hiver lorsque la chaussée offre de faibles conditions d’adhérence. Exit donc les pneus en fin de vie que l’on compte « changer au printemps ». Les rainures de vos pneus sont conçues et étudiées pour évacuer l’eau et limiter autant que possible l’aquaplaning. Les sculptures seront plus prononcées en début de vie du pneu, le rendant plus performant et offrant donc une sécurité optimale.
Pensez aussi à vérifier la pression (toujours à froid), car les changements de températures entraînent inexorablement des changements de pression. Le pneu va finir par se dégonfler petit à petit. Et contrairement aux croyances populaires, un pneu sous-gonflé n’offre pas plus de grip quand le sol est glissant, même sur la neige et le verglas. Sous-gonflé, il va surtout s’user plus vite, altérer le comportement de la moto et risque de déchausser de sa jante à la longue. Au contraire, n’hésitez pas mettre un peu plus de pression dans les pneus, cela aura pour effet d’ouvrir un peu plus les sculptures, qui pourront donc mieux travailler.
Enfin, tous les pneus ne sont pas faits pour rouler en hiver. Il faut donc bien choisir son pneu en fonction de son usage. Les pneus sportifs auront plus de mal à chauffer avec les températures basses et évacueront mal l’eau. Si vous roulez régulièrement l’hiver, orientez-vous de préférence vers des pneus avec un marquage M+S (mud + snow, boue et neige donc). Des pneus qui seront performants en hiver, notamment parce qu’ils chaufferont plus vite en dessous des 7°c. Et ne vous inquiétez pas, ce n’est pas le choix qui manque : Bridgestone, Battlax, Continental TK, Dunlop Mutant, Metzeler RoadTec, Michelin Road 5, etc.
Les freins sont exposés

Les systèmes de freinage sont particulièrement exposés aux projections de sel et aux saletés de la route qui peuvent venir se coincer au niveau des étriers de freins.
Il est donc plus prudent de vérifier régulièrement l’état de ses freins dans leur ensemble, disques, plaquettes et étriers, quitte à les (faire) démonter de temps à autre afin de leur offrir un nettoyage rigoureux, à l’aide de produits spécifiques (sans graisse bien sûr !) pour vous assurer un roulage en toute sécurité.
Un éclairage optimal pour voir et être vu

L’hiver c’est aussi la période de l’année ou la luminosité fait le plus défaut. Il est donc primordial de bien voir la route mais également de se rendre le plus visible possible.
Pour ce faire, on s’assure du bon fonctionnement de l’ensemble de l’éclairage de sa moto : feux de croisement, de route, feu arrière, clignotants, catadioptres (systèmes réfléchissants obligatoires). On vérifie donc les ampoules bien sûr mais aussi les différents connecteurs et contacteurs, surtout si ceux-ci sont particulièrement exposés aux intempéries.
Petite astuce qui peut s’avérer être un vrai plus surtout si vous roulez dans un coin où brume et brouillard sont récurrents : le montage de projecteurs additionnels à l’avant et d’un feu de brouillard arrière, voir d’autocollants de jante réfléchissants ? Car on le répète : il est important de voir, mais aussi d’être vu !
Graisser sa chaîne différemment en hiver

Le gras, c’est la vie ! Et oui, Karadoc avait raison. En tout cas, en ce qui concerne la bonne santé de certains éléments mécaniques. À commencer par la chaîne, largement exposée au sel et aux intempéries. Il faut vérifier sa chaîne, la nettoyer et la graisser plus souvent et de façon rigoureuse afin de prévenir toute usure prématurée.
La graisse à usage routier étant souvent relativement épaisse, afin de pouvoir enchainer les kilomètres, elle aura normalement tendance à mieux résister en cas de roulage sous la pluie, quoi qu’il reste conseiller de graisser de nouveau sa chaine après avoir roulé sous des trombes d’eau.
Cependant, l’épaisseur de cette graisse favorise l’agglomération des saletés présentes sur la route et du sel. Il faudra donc penser à la nettoyer régulièrement. Il peut être judicieux d’opter pour une graisse de chaine plus orientée tout-terrain, qui est plus fluide. En contrepartie, il faudra veiller en remettre plus souvent.
Astuce pour les plus bricoleurs : n’hésitez pas à graisser aussi les câbles (freins, embrayages) pour éviter la corrosion. Un peu de graisse sur les connectiques les plus exposées peut aussi vous aider à les protéger sur la durée, en les préservant des infiltrations d’eau et de l’humidité.
Bien nettoyer sa moto

Rien de tel qu’un bon nettoyage dans les règles de l’art pour prendre soin de votre monture.
En hiver, le nettoyage se veut un peu plus approfondi qu’en été, car outre l’aspect purement esthétique de vos chromes scintillants, laver votre moto aura pour but de la débarrasser du sel et de toutes ces salissures potentiellement corrosives que vous aurez pu rencontrer en chemin. D’ailleurs on préfèrera une eau tiède à de l’eau chaude afin de limiter les effets corrosifs, et un savon doux pour éliminer saletés et autres impuretés tout en choyant votre peinture.
Le nettoyage minutieux sera également l’occasion de palper votre moto amoureusement afin de traquer des fuites éventuelles. Un moment d’intimité pour quelques vérifications importantes.
Rentrez couvert !

Couvrir sa moto sous une bâche protectrice peut être une bonne idée. Cela pourra vous aider à la protéger du froid et de l’humidité afin de limiter au maximum les mauvaises surprises.
Attention cependant à ne pas recouvrir votre moto si celle-ci vient tout juste de rouler. Outre la probabilité d’accroître les phénomènes de condensation et d’humidité, si la moto est très chaude, vous risquez de faire fondre votre bâche contre les éléments brûlants tels que l’échappement.
Privilégiez des bâches spéciales moto, étant préformées et dans des matériaux étanches et robustes, elles offriront une meilleure protection.

Le guide survie est donc complet, ou presque, Normalement, votre moto et vous êtes désormais parés à survivre à l’hiver, mais gare à l’excès de confiance, même en side-car Ural 2-roues motrices
Et si vous avez d’autres conseils pour aider votre belle à survivre à l’hiver, dites-le nous en commentaire !